Autour de la guerre
Stéphane Fontaine
Autour de la guerre est un recueil de 11 nouvelles, dont trois ont été primées par la Fédération Wallonie-Bruxelles. À travers ces récits, l’auteur nous invite à explorer les multiples facettes de la guerre, de ses origines à ses cicatrices. Les personnages qui peuplent ces histoires sont des figures souvent ambiguës : des types douteux, parfois plus nuancés qu’ils n’y paraissent, des innocents toujours un peu coupables, des victimes, mais jamais totalement. Parmi eux, on trouve un lieutenant coliqueux, un vison au passé troublé, un alchimiste, un professeur de philosophie, un cuisinier nazi. Tous sont plongés dans des dilemmes cruels, où rarement l’on parvient à échapper à la défaite. Leur destin semble inéluctable, et peu d’entre eux s’en sortent indemnes.
L’auteur, namurois de 50 ans, vit la philosophie à la fois comme une passion et un métier. Il est un lecteur avide, dont l’écriture sert à libérer les alter ego qui encombrent son esprit. Ses nouvelles, qui se nourrissent de nombreux genres — romance, anthropologie, science-fiction, épopée, fantastique, grand guignol, et même érotisme — témoignent d’une richesse d’imaginaire. Il a notamment publié deux nouvelles aux éditions de la Musardine.
L’écriture de nouvelles est pour lui un moyen d’exprimer des thèmes qui se sont imposés au fil du temps, parmi lesquels la guerre occupe une place centrale. Pour lui, la guerre est le lieu de la défaite par excellence : un prix toujours impayable, même pour ceux qui l’ont voulue, aimée ou gagnée. La guerre condense tout ce qui est excessif — le courage, la peur, la honte, la violence qui se transforme en solution. Elle révèle l’humanité dans ses aspects les plus extrêmes, caressant à la fois l’âme du saint et du monstre, parfois dans la même personne. Elle est une métaphore de la vie, où tout est exacerbation et contraste. Et c’est aussi un territoire où se croisent l’absolument autre, l’ennemi, le barbare, un étrange qui reste toujours suffisamment proche pour qu’on s’y reconnaisse un peu. La guerre est l’espace-temps des perdants, et l’auteur se nourrit de ceux qui tombent.
